Le Spring Break (pause de printemps en anglais) est traditionnellement une semaine de vacances qu'ont de nombreux étudiants avant les examens. En théorie, son but est officiellement de permettre aux étudiants de s'avancer dans leurs travaux et aux enseignants ou professeurs de corriger les copies. Pourtant, aux Etats-Unis, cela évoque bien autre chose. Les étudiants profitent de cette période pour se rendre dans le sud du pays, dans les Caraïbes ou au Mexique pour quelques jours de fête délirante. La renommée des Spring Breaks tient principalement des excès en tous genres et en particulier en matière d'alcool et de sexe.

Les Spring Breaks se déroulent de la fin du mois de février (coïncidant avec les festivités de Mardi gras) jusqu'à la mi-avril, mais principalement durant les deux premières semaines de mars. Les destinations de prédilection sont les villes de Cancun, Acapulco, Mazatlan, La Jamaïque, et les Bahamas.

Débauche à l'américaine, voila comment résumer le Spring Break. Tout est fait en grand et dans l'extrême. L'évènement débute avec Mardi gras dont la date est mobile par rapport à notre calendrier. Cette fête catholique a lieu juste avant la période de Carême, soit 47 jours avant Pâques. Il convient alors de se rendre à la Nouvelle-Orléans (New Orleans en anglais) pour faire le célèbre carnaval qui a rassemblé près de 700 000 personnes en 2007.

Une tradition consiste pour les hommes à se munir de collier de pacotille achetés par dizaines qu'ils distribueront à chaque femme voulant bien dévoiler leur poitrine dans la foule. Il y a évidemment un esprit de compétition qui pousse les demoiselles à se dévêtir au maximum pour accumuler un maximum de colliers avant la fin de la nuit.

Pour le reste du Spring Break, des grandes marques de bière et d'alcools forts prennent les choses en main dans les différents lieux de destination. Elle se chargent d'organiser ou sponsoriser de grandes fêtes afin de fidéliser une clientèle toute trouvée pour le reste de l'année à venir.

Rapidement, les étudiantes venues pour admirer le spectacle finissent par en faire partie en participant à des concours variés. Sur de multiples podiums montés pour l'occasion sur les plages, il est alors possible de faire des Bikini Contest, Wet Tshirt Contest, Hot Body Contestou autres Booty Shake Contest. Il y en a tellement qu'il serait impossible de tous les décrire. Les plus réputés restent toutefois les Beer Drinking Contest qui permettent de boire d'énormes quantités gratuitement en ingurgitant une succession de verres ou par le biais d'un tuyau relié à un réservoir de bière. Une manière simple et rapide de commencer une journée déjà saoûle. Les festivités se prolongent ensuite dans les discothèques qui organisent les mêmes concours tout au long de la nuit.

Le plus incroyable est que cette jeunesse américaine généralement très aisée prône le reste de l'année une conduite irréprochable et respectueuse des principes bibliques. Cette hypocrisie concerne également les offices du tourisme (Daytona Beach, South Padre Island, Panama City Beach, etc.), les groupes hôteliers, les tours operators (Spring Break Travel, Break Now, Paradise Parties, etc.), les marques d'alcool et les commerces dérivés (World Mardi Gras Beads) qui font de cet évènement une source financière non négligeable.

Beaucoup de sites (Wild Party Girls, Wild Wet T, Spring Break Fantasy, Drunk On Cam, WildClubVideos, etc.) en font également leur commerce en offrant aux abonnés les photos et les vidéos les plus étonnantes capturées lors des Spring Breaks. C'est le cas également de la franchise désormais mondialement connue, Girl Gone Wild. En plus du site officiel, c'est une série de 82 films dans lesquels on peut voir toute cette jeunesse en effervescence.

Avec la médiatisation qui a lieu autour du Spring Break et Internet, le phénomène se propage en Europe. Des agences proposent désormais des séjours dans les villes habituelles au départ des grandes capitales européennes. De nouvelles destinations sont aussi créées en Espagne avec des formules "All Inclusive" (Playa Y Fiesta) pour satisfaire une demande sans cesse croissante.